Présentation : Un beau matin de printemps, Emilie reçoit une lettre d’amour, belle, inspirée mais anonyme. Elle la jette d’abord à la poubelle, avant d’y voir le moyen de sauver sa mère, isolée et triste depuis le départ de son mari. Sans trop réfléchir, elle la lui adresse aussitôt. Mais Émilie ne sait pas encore que c’est Jean, son employé timide, qui en est l’auteur. Elle n’imagine surtout pas que son geste les projettera dans une suite de quiproquos et de malentendus qui vont vite tous les dépasser…
Mon avis : 3,5/5
Rien ne vaut une bonne comédie française pendant les fêtes de Noël ! « De vrais mensonges » a été un petit régal, mon foie gras sur le toast (ça change de la cerise sur le gâteau). Audrey Tautou y est drôle et lumineuse, Nathalie Baye déjantée et touchante, quand à Sami Bouajila, il est tout simplement merveilleux. Enfin, même si elle n’est que secondaire, l’actrice qui joue l’employée timide d’Emilie est hilarante !
La relation mère-fille est très bien mise en avant, à la fois complexe, légère et ambiguë. Emilie prend le dessus, choisissant de protéger sa mère, au risque de la blesser encore plus, et vice versa. Nathalie Baye joue très bien la femme déprimée d’après divorce. De plus en plus de femmes de cinquante ans se retrouvent seules de nos jours, abandonnées par des maris attirés par des filles plus jeunes… Maddy préfère alors broyer du noir plutôt qu’imaginer un instant refaire sa vie où du moins vivre. En effet, il est souvent très dur de refaire surface après une rupture, surtout après tant d’années à partager la vie du même homme.
Bizarrement, où plutôt « normalement », ma mère et ma tante on été parfois choquées du comportement d’Audrey Tautou, alors que moi c’était celui de Nathalie Baye qui pouvait m’agacer. Comme quoi, avec ce film nous sommes face à quelque chose de vrai, de réaliste, qui touche chaque génération avec justesse mais sans lourdeur.
Je retiens la lettre de Jean, toute en beauté et finesse et qui ne peut que faire craquer. En voici quelques extraits : « Émilie, je ne vis que du bonheur de vous regarder. Vous me croisez parfois et vous ne savez pas que chaque frôlement est une souffrance. Cette lettre ne vaut rien car elle n’est pas signé. En espérant qu’elle vous enivrera peut-être du seul bonheur de vous savoir aimé. » Comment ne pas succomber face à une telle déclaration ?! Emilie elle n’a aucun soucis pour rester indifférente. Il faut dire que l’amour c’est pas son truc. Par contre sa mère, elle qui ne voulait plus personne dans sa vie, revis face à ce message. Deux générations, deux réactions totalement différentes.
Mais Emilie, sous ses airs d’adultes autoritaire et fixé sur ses position, finit peu à peu par retrouver sa place d’enfant. Elle apprend, fait des erreurs et se relève grâce au soutien de sa mère. Le tout au milieu de quiproquos très drôles, qui donnent à ce film un coté théâtral agréable.