Jean de Florette – Marcel Pagnol

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Présentation : Au village des Bastides Blanches, on hait ceux de Crespin. C’est pourquoi lorsque Jean Cadoret, le Bossu, s’installe à la ferme, des Romarins, on ne. lui parle pas de la source cachée. Ce qui facilite les manoeuvres des Soubeyran, le Papet et son neveu Ugolin., qui veulent. lui racheter son domaine à bas prix…


Mon avis : 4/5

Nombre de pages : 285
Éditeur : Editions de Fallois
Langue : Français
Prix : 6 €

Cela faisait quelques temps que ce livre m’attentait sagement dans ma P.A.L.. Il faut dire que dans ma quête « pagnolesque », dès que je tombe sur un roman de Marcel Pagnol que je n’ai pas encore lu, je l’achète ! Du coup j’en ai encore d’autres en attente dans ma bibliothèque.

J’ai vu le film « Jean de Florette » que très récemment. Jusqu’à présent je n’en connaissais que la musique (suberbe) ainsi que de brefs passages. Je dois avouer que Claude Berri a fait un excellent travail, j’ai adoré cette adaptation ! C’est d’ailleurs ce qui m’a poussée à attaquer ce livre plutôt qu’un autre de ma P.A.L..

Il faut savoir que ce premier tome de la saga ‘L’Eau des collines » a été écrit sur le tard. Aujourd’hui on appellerait ça un « prequel ». Marcel Pagnol a commencé par tourner le film « Manon des Sources », une histoire qui lui avait été en partie soufflée par un berger des montagnes. Sorti en 1953, il a rencontré un vif succès, ce qui a amené Marcel Pagnol a écrire « Jean de Florette », racontant ainsi ce qui précède la vengeance de Manon. Plus tard, en 1986, Claude Berri réalisera la saga toute entière, à savoir « Jean de Florette » et « Manon des Sources ».

Mais revenons au livre de Marcel Pagnol que j’ai adoré. A la fois fascinée par la détermination d’un rêveur et consternée par celle d’un envieux. Les personnages sont très bien traités, ils sont plus vrai que nature au point de nous troubler par leur ambiguité. Ugolin, aussi appelé Galinette, est « LE » personnage ambigu par excellence. D’une nature naïve, il n’en est pas moins calculateur mais parfois sa bonté transparait et on discerne aisément le coeur derrière le pantin diabolique du Papé qui lui ne semble vivre que pour le profit et la machination.

Alors que dans le film je n’ai pas été particulièrement touchée par Manon, dans le livre j’ai trouvé la relation qu’elle entretient avec son père très belle, saisissant ainsi encore mieux la force de la colère et de la haine qui la rongera plus tard.

Lire ce livre c’est être confronté au pire comme au meilleur. On découvre ce que la nature a de plus beau : sa végétation luxuriante, son eau fraiche et pure, sa faune variée, ses odeurs enivrantes mais aussi sa météo capricieuse qui gèle, sèche voir brule tout sur son passage. Vivre dans les collines c’est devoir jongler entre le bien et le mal et remettre son destin entre les mains du hasard. Les Hommes sont comme la nature, complexes, variant entre le bon et le mauvais, certains penchant plus d’un coté que de l’autre. Jean de Florette est un homme sincère, gentil mais qui finit brisé par un rêve à la fois trop ambitieux et jalousé. César Soubeyran, alias le Papé, c’est tout l’opposé. Il vit tout seul et ne met aucune limite à ses ambitions. Là où Jean est charitable, César est égoïste, là où Jean est entouré par sa femme et sa fille qu’il adore, César n’a pour seule compagnie qu’une domestique sourde et muette et Ugolin son unique neveu, dernière branche d’une famille dont la gloire n’est plus.

En conclusion « Jean de Florette » a été une merveilleuse découverte qui renforce un peu plus mon admiration pour Marcel Pagnol et sa façon bien à lui mais terriblement vraie de façonner ses personnages. Encore une fois il nous fait voyager dans cet univers provençal si cher à son coeur et au mien.

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