Enfer Fashion – Benedetta Blancato

couv51746657

Présentation : Ancien booker dans une importante agence parisienne, Benedetta Blancato raconte avec finesse et férocité tout ce qu’elle a vu, tout ce qu’on lui a demandé de faire pour vendre ses filles : surmonter la concurrence acharnée de ses collègues, persuader des directeurs de castings hostiles, faire vaguement briller l’oeil d’un designer blasé. Pour l’emporter, il faut mettre en valeur la personnalité de la fille : une mannequin ne peut plus se contenter d’écouter de la musique au casque comme une loque dépressive. Mieux vaut lui conseiller de faire un peu salope, de gribouiller sur un carnet (une artiste !), de tourner inlassablement les pages d’un gros pavé (une intellectuelle !).


Mon avis : 3/5

Nombre de pages : 256
Éditeur : Calmann-Lévy
Langue : Français
Prix : 17 €

C’est dans le cadre de l’opération Masse Critique du site Babelio que j’ai pu recevoir ce livre de Benedetta Blancato qui retrace son expérience de booker pour une agence de mannequins parisienne.

J’ai moi même travaillé dans la mode mais dans un autre secteur : le styliste. Une expérience professionnelle qui m’a fait très vite déchanter et j’ai retrouvé dans ce livre ce même sentiment de voir nos idées sur un milieu s’écrouler. Lorsque Benedetta est arrivée dans le monde de la mode, elle pensait y trouver des gens créatifs, naturels et passionnés mais elle a réalisé que ce milieu comme tous les autres était dirigé par de hauts dirigeants pour qui la prochaine couleur tendance n’a aucune importance tant qu’elle ne rapporte rien. On découvre ainsi que tout est lié à une seule chose : l’argent ! Même lorsqu’une marque embauche des mannequins hors normes (trans-genres, handicapés…), alors que nous public pensons y voir un début d’ouverture, au final ce n’est qu’une façon de plus de faire parler de sa marque pour un minimum de frais. Rien n’est gratuit dans ce milieu, rien ne part jamais d’un bon sentiment. Tout est pourri !

Benedetta met beaucoup de points intéressants en avant que nous voyons tous les jours sans pour autant les analyser. Grâce à elle je vois les mannequins sous un nouvel oeil, tiraillée entre peine et mépris. Ils subissent une pression constante et son traités comme de véritables morceaux de viandes mais n’hésitent pas à jouer le jeu qu’on leur impose. Connectés via différents réseaux sociaux, le plus populaire étant Instagram, ils jouent la carte du « mannequin mais pas que ». Ils immortalisent ainsi les moments ou ils lisent (ou plutôt ont un livre à la main), s’éclatent avec leurs copines (toutes mannequins), mangent des burgers/frites (mais bien sûr) et se la jouent parfois philosophes.

Malheureusement, si les anecdotes de l’auteur sont intéressantes et nous en apprennent beaucoup sur le milieu du mannequinat, elles ont tendances à se perdre dans un flot d’informations. Par exemple, savoir que le milieu de la mode est aux mains de grands patrons : ok, mais voir étalé tout l’historique des grandes maisons sur plusieurs pages ça devient vite inconsistant. J’ai parfois piqué du nez…

Deuxième et dernier bémol, Benedetta a tendance à se répéter. Nous apporter une information c’est bien mais nous la servir à toutes les sauces ça fait vite « j’avais un quota de mots à écrire, du coup je vous en fais des tartines ». Ce livre nous montre les coulisses des agences de mannequins mais ce sont toujours les mêmes choses qui reviennent : les dirigeants qui se fichent de la mode, les mannequins qu’on traite comme de la viande et qui parfois dérapent, les bookers hystériques et totalement égocentriques mais surtout notre auteur complètement perdue dans cette véritable jungle sans foi ni loi !

En conclusion ce fut une lecture en demie-teinte. Des infos croustillantes mais qui se répètent trop et d’autres dont on se serait passé. Quoi qu’il en soit, si le milieu du mannequinat vous fait rêver, avec ce livre vous allez vite déchanter !

Laisser un commentaire